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"Ce qui nous lie"

Série picturale débutée en juin 2023

La trinité du règne animal, végétal et humain sur notre terre est l'axe essentiel autour duquel se développe ce travail pictural.

Avec un trait naif et des couleurs chatoyantes, j'aborde l'idée de la nature du Tout, celle de l'Unité qui relie chaque individualité. La connexion avec le céleste et le tellurique, le visible et l'invisible, l’interaction entre chaque élément du vivant sont les sources d'inspirations profondes que je cherche à explorer.

Ces ressentis ont été inspirés par une intense expérience de rêve éveillé, au cours d'une transe danse chamanique. Emmenée dans un état modifié de conscience, par la respiration holotropique,  je me suis perçue comme un brin d'herbe au milieu d'une praire et en ai vécu un profond ancrage dans la terre. Ce petit brin d'herbe était d'abord seul, oscillant au vent puis la vision s'est élargie et j'ai compris que j'appartenais à cette prairie, faite de milliers d'autres petits brins d'herbe, se mouvant collectivement en résonance aux courants d'air, tous solidaires.

C'est alors que les galops ont résonnés, frappant le sol bruyamment. Le champ s'est encore agrandi et la steppe entière s'est dévoilée sous mon regard intérieur. J'étais en Mongolie. Un couple de mongols accompagné de leur nourrisson m'ont enseignée cette puissante vérité du coeur qui vibre à l'unisson. La puissance de la pulsation. Puis de nombreux animaux sont arrivés et d'autres nomades aussi. Il y eut un immense feu de joie, tout le monde était autour, il y avait de la danse, du chant et de la musique. Le ciel étoilé scintillait au dessus de nous. Je crois qu'ils m'intégraient parmi eux, c'était un rituel de baptême.

La série de peintures du "Brin d'herbe dans la prairie" évoque ce rêve éveillé.

Nous sommes tous en résonance, les uns les autres.

Dans ce travail pictural, je cherche à mettre en forme ce cheminement vers un élargissement du champs de perception et de compréhension du Tout.

Les forces de la Nature y sont omniprésentes. Celles qui m'entourent dans mon lieu de vie. Celles qui agissent avec puissance dans mon rapport corps-âme-esprit.


Ainsi je crée un jardin onirique aux couleurs chatoyantes. Les fleurs semblent flotter dans l'eau ou dans l'air. Elles sont en mouvement, prennent une allure cellulaire. Il y a un écho entre l'environnement extérieur et notre monde intérieur.

Ce qui est dedans est comme ce qui dehors.

Les animaux totémiques, nous observent de leurs grands yeux écarquillés. Derrière leur apparente naïveté la conscience se déploie. Ils viennent bousculer nos peurs, interroger nos fonctionnements, ouvrir nos coeurs. Ce sont des guérisseurs.

Les fleurs, les animaux, les humains sont un miroir de l'âme dans l'invisible. Ils appartiennent à l'équilibre de la terre dans le visible.

Mon travail est une célébration du vivant.

Tous uniques et tous semblables

Nous appartenons à un genre commun: le vivant. C'est la base essentielle qui nous relie les uns les autres. L'équilibre de la vie sur terre repose sur notre entente.Trois types de famille l'humain, le végétal et l'animal le composent. Nous vivons des cycles de naissance, d'épanouissement et de fin. En cela nous sommes tous semblables et interdépendants.
Dans chaque groupe, on cherche la ressemblance pour l'appartenance et la distinction pour l'affirmation de soi. Le similaire nous unit, l'unitaire nous identifie.
J'explore le Un, je questionne le Tout.

Pour travailler sur ces questions, j'utilise la technique de la linogravure qui me permet de travailler des motifs reproductibles en nombre: la notion du même, qui crée l'Unité. Puis badigeonnant la plaque de lino avec de la peinture acrylique et au pinceau, j'obtiens un rendu à chaque impression qui est très différent: la notion de dissociation, qui affirme l'unité. L'énergie du trait, à la manière d'une calligraphie, donne à chaque estampe son caractère. Elle se singularise. Cet effet se renforce ensuite par le choix de traitement différents. Ainsi, dans les premières séries que j'ai développées chaque tableau se démarquait volontairement, tout en ayant la même structure.

Plus récemment, le travail évolue du côté de la ressemblance, en insistant sur les similarités. Ainsi, en gardant le principe de forme identique, les attributs chercheront eux aussi à se confondre d'un tableau à l'autre, la singularité se faisant plus subtile mais néanmoins bien présente. Cela ressemble au jeu des différences dans lequel l’œil perçoit de prime abord des visuels similaires mais qui si l'on y porte attention se distinguent les uns des autres. C'est la marque du vivant, qui se transforme au grès des évènements. C'est un travail pictural qui aborde le rapport de l'individuel dans le collectif.

Comme un arbre que l'on ne distingue pas au milieu de la forêt, une pâquerette se perd au milieu de ses semblables. Il peut en être du même ressort pour un individu au milieu de ses pairs. Le groupe peut être une force, il peut aussi absorber. On cherche à y appartenir pour se relier, le commun est essentiel. Mais s'affirmer en se distinguant est aussi un appel. L'équilibre du l'un dans l'Un est un challenge.

"Fragments d'un discours amoureux" - Collages

Cette série, dont le titre rend hommage au livre éponyme de Roland Barthes, part de l'achat en brocante d'une boite remplie de photos de famille, des années 80 principalement, sûrement prises en Italie pour la plupart. Une histoire se déroule avec de parfaits inconnus et pourtant, il est aisé de s'y identifier, tellement les poses, les attitudes, les scènes nous semblent familières.

Dans une approche esthétique différente que les tableaux de l'expo du "Brin d'herbe dans la prairie", on se retrouve pourtant avec un propos commun: Nous sommes tous uniques et en même temps si semblables.

A cette collection de photos, d'autres chinées en brocante se sont ajoutées. Puis une autre source d'histoires s'est ajoutée: des piles entières de magazines "Nous Deux", achetées cette fois ci sur Leboncoin, pour leurs romans photos. Parce qu'ils constituent un doux souvenir de mon enfance, lorsque lovées dans un édredon bien gonflé, nous passions nos dimanches après midi avec mon amie, à les dévorer chez sa Mémé. Cela nous faisait rire et sûrement un peu rêver aussi.

Aujourd'hui, je redécouvre cette forme de narration et la fascination opère encore, pour tout le kitch qu'elle représente et pour laquelle je ressens un réel attrait.

Je lis donc chaque histoire scrupuleusement et en extrait des bulles.

C'est alors que le travail de reconstitution commence, entre les personnages des photos et les dialogues fictifs que je leur fais jouer. Il y est question d'amour, de rêves et d'illusions mais aussi de réalisme, d'ironie ou de mélancolie. Avec humour et une apparente légèreté, se peint une vision des relations humaines.

Les paillettes, les perles, les motifs découpés et les sequins viennent appuyer ce désir de réjouissance. Servent ils d'écran à une réalité plus trouble? Ils évoquent en tous cas l'impact, en terme d'énergie, que nos actes et nos pensées, ont sur notre existence et le monde.

La narration se prolonge avec le travail d'encadrement. De qualités et d'époques différentes, certains sont neufs, d'autres bien patinés par le temps, comme s'ils nous avaient suivis au grès de nos déménagements. Dans tous les cas on les imagine aisément sur le buffet d'un salon, à la manière des cadres de famille. Cela parle d' êtres chers et de liens qui se tissent ou se dénouent le long de nos vies.

La lecture entre les postures des protagonistes et les dialogues ou leurs pensées amène du cocasse ou de l'absurde à la scène. L' anachronie qui s'y glisse parfois aussi joue du même effet.

La collection de collages s'étoffe aussi avec les boites américaines qui permettent d'élaborer de véritables scénettes en relief. Des portraits dessinés par mes soins, des posters, des reproductions d'oeuvres d'artistes, jouent le même rôle que les photos.

Quelques précedents tableaux hors série

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